
Se (re)mettre en selle… C’est le but ultime de la démarche du Moustachien, au sens figuré bien sûr… Mais aussi au sens propre !
Ce vers quoi je veux te mener ici, c’est à reconsidérer la notion de mobilité. Très concrètement, te faire prendre conscience, si ce n’est pas déjà, que ton meilleur allié pour faire des économies, c’est ton vélo (éventuellement futur vélo).
La voiture comme choix par défaut
Et oui, la plupart de nos concitoyens ne se posent pas la question. Enfants, ils montaient dans la voiture de leur parents machinalement. Ados, ils rêvaient d’indépendance et ne mettaient qu’une seule chose derrière ce mot… Enfin… disons 2… D’abord une mobylette… Et le plus rapidement possible une voiture… A 18 ans, le graal était d’obtenir le permis de conduire. Et très vite ensuite, une vieille guimbarde… Et dès les premiers salaires, un petit crédit avec des “petites” mensualités, pour acheter leur première “vraie” voiture… Plus tard la famille s’agrandit alors on prend une familiale… Et puis une seconde, voire une troisième voiture pour le foyer…
Et chaque jour, de façon mécanique, quand on sort de chez soi, on monte dedans, on appuie sur la pédale d’accélération, et sans y penser, on va au taf, on fait ses courses, on dépose ses gosses, etc… Bref, tous les actes de la vie courante tournent autour de la voiture. Au point qu’habiter à 30km de son taf est à peine vu comme une contrainte. Que vivre au milieu de nulle part est considéré comme un bonus désirable. Et que mettre jusqu’à un quart (ou plus!) de ses revenus dans sa voiture est tout à fait courant…
Utilise ton corps : il est fait pour ça !
Moi je te propose de renverser la vapeur ! Et d’utiliser tes propres muscles. Ceux dont la Nature t’a si obligeamment doté… pour faire l’essentiel de tes déplacements!
Pour ma part, je n’ai jamais possédé de voiture. Je n’ai même jamais eu le permis. A l’époque où j’étais jeune, c’était presque une rareté. Aujourd’hui ça l’est moins et c’est tant mieux. J’ai bien tenté de le passer. Ça m’a peu intéressé. J’étais peu motivé. Ça m’a énervé. Je l’ai loupé… et j’ai laissé tomber !
Aujourd’hui, 20 ans après, je m’en porte pas plus mal. Bien au contraire.
Je ne vais pas t’inciter à brûler ton papier rose (oui, c’est vrai, ce n’est plus un papier rose…). Si tu l’as tant mieux. Ça peut être utile à l’occasion. Pour ma part, je sais aujourd’hui qu’il est bien mieux que je ne l’ai pas. Si je l’avais, les rares fois où je conduirais, je serais dangereux. Ne serait-ce que par manque de pratique. Il y a déjà bien assez de mauvais conducteurs sur les routes comme ça !
Ne cherches pas d’excuses !
Mais par contre, ce à quoi je veux t’inviter, c’est de laisser ta voiture au garage. Plus tard, seulement plus tard, tu envisageras de la revendre (ou ne conserver qu’une seule voiture pour l’ensemble de la maisonnée). Ce n’est, en apparence du moins, pas possible pour tout le monde. Tu risques de me dire “mais je peux pas” suivi de l’une ou plusieurs des bonnes ou mauvaises excuses suivantes:
- C’est bien trop loin pour aller travailler
- Comment je fais pour transporter mes courses
- Et déposer les enfants à l’école, tu y a pensé ?
- Je n’ai pas la condition physique suffisante
- Y a des gens qui peuvent pas: comment elle fait la personne qui est handicapée ?
- C’est beaucoup trop dangereux
- Je vais me faire voler mon vélo
- Je vais arriver en sueur au bureau et y a pas de douche ou pas le temps d’en prendre une
- Il pleut ou il fait froid ou trop chaud trop souvent, c’est pas possible!
- Ca mettrait bien trop de temps
Avec un peu de chance, tu pourrais toi-même continuer la liste tout seul. Les gens sont souvent très inventifs quand il s’agit de trouver une excuse. Mais si tu es ici, c’est que tu es un minimum volontaire, et que ta fibre moustachienne, peut-être naissante, voire déjà bien développée, va te permettre de dépasser ce stade. Comme ça tu pourras vraiment te prendre en main. Sans te cacher derrière des excuses…
Prenons une par une chacune de ces excuses courantes.
La distance
La distance est souvent vue comme le facteur numéro un pour ne pas prendre son vélo. Et de fait, c’est souvent la limitation la plus difficile à résoudre pour beaucoup de gens. Mais je préfère retourner le problème : il y a ne serait-ce qu’une petite centaine d’année, personne n’habitait à 30km (ou plus!) de son lieu de travail. La plupart des gens vivaient à proximité immédiate, voire SUR leur lieu de travail. L’immense majorité des déplacements quotidiens se faisaient à pied (voire… à bicyclette!).
Si c’est trop loin, c’est pas la faute du vélo !

On peut le voir comme une question de moyens financiers. Mais c’est avant tout une question de ressources: avant l’avènement du pétrole bon marché, il n’y avait tout simplement pas les ressources énergétiques suffisantes pour déplacer les dizaines de millions de personnes rien qu’en France (et quelques milliards dans le monde), chaque jour, sur des dizaines de km. Cet apport du pétrole bon marché est-il un progrès ? En apparence oui. Pouvoir se déplacer “librement” est une liberté que beaucoup chérissent… Mais cette liberté a un prix… énorme… et pas que financier. On peut penser aux pollutions locales et globales comme le changement climatique. Mais il y en a plein d’autres (extraction de ressources naturelles partout dans le monde notamment). Mais c’est bien parce que l’énergie est peu chère (si si… on y reviendra) qu’on peut se permettre d’habiter loin et compenser avec une voiture.
Si tu es dans ce cas, alors je t’invite à te fixer un objectif de vie. Une étape intermédiaire dans ta quête moustachienne. Celui de déménager à un endroit qui te permette de faire tout ce dont toi et ta famille avez besoin dans un rayon réalisable sans voiture. Idéalement à pied ou à vélo. Eventuellement en transports en commun. Ça te prendra peut-être (et c’est bien normal) plusieurs années. Peut-être envisageras-tu de changer de boulot. Peut-être que les enfants, si tu en as, devront changer d’école. Ce qui n’est jamais simple… Mais fixe toi cet objectif. Tu y gagneras énormément crois-moi !
Courage ! Tu peux le faire !
Par contre, si pour toi cette excuse signifie que tu as moins d’une dizaine de km à parcourir pour tes déplacements quotidiens… Je rappelle que c’est le cas de la majorité des Français soit dit en passant… alors il va falloir que tu admettes que ce n’est qu’une excuse… Faire 10km aller et retour par jour en vélo est tout à fait faisable par n’importe quel adulte bien portant. Au début c’est dur. Mais très vite on y arrive sans même y penser.
Je ne parle même pas d’avec un vélo à assistance électrique (VAE). A l’époque du début de ma vie active, c’était la distance que je parcourrais matin et soir pour aller travailler… et les VAE n’existaient pas vraiment… Aujourd’hui, avec nettement plus de cyclistes (et une infrastructure plus adaptée même si partout des progrès conséquents restent à faire), et l’existence à un prix raisonnable des VAE, faire jusqu’à 10km (voire plus), matin et soir, est d’autant plus abordable.
En conclusion, oui il existe des cas où le vélo n’est pas une solution. Mais dans ce cas, il s’agit de s’interroger si le problème n’est pas justement dans la distance à parcourir plutôt que dans l’inadéquation de l’outil… et y remédier, même si ça prend du temps. Dans tous les autres cas, il faut se dire que le vélo est une solution crédible et l’étudier.
La capacité de transport

Oui, évidemment, à vélo on peut transporter moins que dans une voiture. Mais si plein de familles arrivent à transporter leurs courses (en plus des enfants), dans un vélo, pourquoi n’y arriverais-tu pas toi aussi ? Il existe toutes sortes de vélos. Du vélo standard que tout le monde connait, aux vélos cargos capables de transporter une machine à laver ou tout autre sorte d’objets volumineux et/ou lourds.
Un vélo adapté à tes besoins
Personnellement j’ai de nombreux vélos:
- un vélo standard (mon destrier de tous les jours). Et ma compagne a également le sien.
- un vélo pliant (pour les fois désormais très rares où je prends le train et où un vélo à l’arrivée m’est utile pour les derniers km)
- un vélo cargo à 2 roues. Un “bi-porteur”. Très maniable et très rapide. Il a néanmoins une capacité d’emport suffisante pour transporter 2 enfants (jusqu’à 5 ans environ) ou les courses de la semaine pour toute la famille. Il s’agit d’un Douze. C’est à dire la Rolls des cargobikes… Il n’a pas d’assistance mais un petit pédalier (donc on mouline facilement). Même dans ma ville très vallonnées, avec des pentes à plus de 8%, je n’ai aucun mal (et ma compagne pareil) à lui faire monter les plus raides à pleine charge. Après c’est forcément une question d’habitude…
- un vélo cargo à 3 roues. Un “tri-porteur”. Capacité de transport maximale: jusqu’à 4 enfants (jusqu’à 8-10 ans je dirais) ou au moins 250 litres, rien que dans la caisse avant. Je transporte parfois plusieurs dizaines de kg de matériel dedans. Il a une assistance électrique bien appréciable. Par contre, contrairement à ce que l’on peut croire, il est très instable. En fait, un tri-porteur n’est stable qu’à l’arrêt. Contrairement à un vélo à 2 roues, il a facilement tendance à se renverser en virage. Il faut savoir le manier et toujours fortement anticiper ses trajectoires. C’est pour cette raison que je recommande notamment aux parents de jeunes enfants de prendre un bi-porteur chaque fois que possible. Il n’y a que dans les cas particuliers (comme le nôtre: 1 aîné puis des jumeaux) qu’un tri-porteur s’avère indispensable. Pour la petite histoire, je connais dans ma ville des parents d’aînés jumeaux puis d’un 3ème qui ont pu se contenter d’un bi-porteur (et tant mieux pour eux) car ils n’ont jamais eu besoin de 2 cosy à bord…
N’oublies pas les sacoches

Sans aller jusqu’à un vélo cargo, avec des sacoches, les capacités d’emports sont démultipliées. Certaines ont un volume très conséquent et permettent bien plus qu’un sac-à-dos. Par ailleurs, je déconseille fortement l’usage de sac-à-dos, surtout lourdement chargé, à vélo. Le centre de gravité est alors très haut (ce qui rend l’équilibre plus difficile). Par ailleurs, cela augmente la transpiration et l’inconfort du cycliste.
Aussi, sort toi de l’idée qu’à vélo on peut rien transporter… combien de fois je sors d’un magasin avec la caissière qui se demande comment je vais emporter tout ce que j’ai acheté dans mon vélo ! Rien qu’avec des sacoches, tu peux largement faire tes courses. Au pire, tu iras un peu plus souvent. Au mieux, tu iras plutôt dans les petits commerces proches que dans les grands centres commerciaux. Et surtout, tu oublieras d’acheter le superflu (les packs de flotte par exemple… l’eau du robinet est, sauf exception très ponctuelle, potable partout en France! Et moins chère!)
Les enfants
Mon aîné a 5 ans. Il est presque tous les jours à côté de nous sur son propre vélo… (et n’a jamais eu cette aberration stupide et inutile qu’on appelle “petites roues”). Sans aller jusque-là, je vois de plus en plus, même dans ma petite ville de province, de parents amener leurs enfants à l’école ou à la crèche à vélo. Soit en passager (sur un vélo-cargo ou un “long-tail”, avec ou sans assistance). Soit avec l’enfant sur son propre vélo. Bien sûr que l’enfant ne va pas parcourir de grandes distances. Mais on en revient au premier point: construit ton lieu de vie autour de tes valeurs et de tes objectifs. Et l’école n’est jamais bien loin.
Cultive leur autonomie !
Si l’enfant est plus grand (collège/lycée), il est tant qu’il soit autonome. A 11 ans, mes parents ont déménagé à Londres. Je ne parlais presque pas anglais en arrivant. Je traversais une bonne partie de la ville (45min de bus, environ 4 km) pour aller au collège. Le premier jour ma mère m’a accompagné. Les suivants je l’ai fait par moi-même. Apprendre à ses enfants à se débrouiller est probablement la meilleure chose que tu peux leur apporter. En tout cas, c’est quelque chose que je porte au crédit de mes parents et l’éducation qu’il m’ont donné. Rétrospectivement, je pense que j’aurais gagné beaucoup de temps à l’époque si j’avais fait ces trajets à vélo (les bus londoniens sont ou du moins étaient remarquablement lents et imprévisibles). Mais autres temps autres mœurs comme on dit… et je retiens surtout la leçon…
Développe l’autonomie de tes enfants. Autonomie bienveillante bien sûr… il n’est pas question de les jeter dans la fosse aux lions du premier coup. C’est un chantier au long cours. Et peut-être pas applicable partout… mais pourquoi ne pas essayer ?
La condition physique
Je ne suis pas, et de loin, un grand sportif. Je n’ai jamais beaucoup aimé l’effort physique et j’ai toujours été partisan d’une certaine forme de paresse… Et pourtant… Faire du vélo tous les jours maintient admirablement bien la condition physique. Ça permet aussi de l’acquérir ! Donc même si tu ne te sens pas de faire dès demain 60 km avec ton vélo (distance que tout adulte en bonne santé est largement capable de parcourir sans le moindre entrainement dans la journée), rien ne t’empêche de faire quelques km de temps en temps.
Si c’est dur, commence 1 jour par semaine !
Tu peux par exemple essayer de démarrer en choisissant d’abord un jour dans la semaine. Celui où tu as le moins de contraintes (pas de courses à faire, pas d’enfants à déposer, horaires plus souples). Et toutes les semaines, ce jour-là, tu vas travailler à vélo. Moi j’ai commencé un jour de grève des transport. J’ai galéré le 1er jour, ne sachant pas trop quel chemin prendre. Le 2nd ça a été mieux. La grève a duré un peu plus d’une semaine… et je ne suis jamais retourné dans le bus/métro que je prenais à l’époque ! Et encore, j’avais un vélo pourri à l’époque: non, un VTT n’est pas le vélo adapté pour les déplacements en ville ! J’en ai assez rapidement changé mais ensuite le vélo ne m’a plus jamais quitté. Pour le meilleur le plus souvent !
Question santé, c’est également un excellent moyen d’être en meilleure santé que sans. Alors, ça ne peut que être bon pour toi !
Tout le monde peut pas monter sur un vélo
J’entends cette excuse un nombre incalculable de fois ! Mince alors ! Quel raisonnement logique permet de justifier de ne pas faire quelque chose qui a un tas de bénéfices pour soi et pour les autres au motif que d’autres ne pourraient pas en bénéficier de la même manière ? C’est pas comme si c’était égoïste vis à vis des autres que d’enfourcher son vélo ! (contrairement à prendre sa voiture bien souvent !).
Qui justifie de ne pas manger son repas au motif que des gens meurent de faim dans le monde ? Au contraire, moi je me dis que le fait que je prenne mon vélo laisse plus de place sur la route pour les gens qui ont vraiment besoin de prendre leur voiture (à condition d’un minimum de respect mutuel, ça ne me dérange pas le moins du monde). A court terme, ça fait moins d’embouteillage et plus de place de parking libres. A long terme, ça économise du carburant qui fera peut-être (un peu) moins défaut plus tard…
Alors oui, tout le monde, dans toutes les situations, ne peut pas faire de vélo. Mais si toi tu peux, alors il ne faut pas t’en priver ! La communauté des cyclistes en général aussi accueillante qu’elle est tolérante. Et, contrairement à ce qu’on peut croire, aucun cycliste n’a jamais réclamé la suppression de toutes les voitures partout, tout le temps. Eventuellement juste un tout petit peu moins de place… Mais entre le “tout voiture” d’il y a encore 10 ans… et un hypothétique état où “les voitures sont interdites”, il y a de la marge…
Le danger
Danger perçu versus danger réel
Comme souvent quand il s’agit de parler sécurité, la différence entre la réalité et la perception qu’on en a est souvent trompeuse. Non, le vélo n’est pas très dangereux. Les deux-roues motorisés eux le sont… Raison de plus pour éduquer ses enfants pour qu’ils soient autonomes rapidement à vélo, afin d’éviter qu’ils demandent un coûteux scooter (et très dangereux!) scooter une fois ados !
De même, certains aménagements (doubles-sens cyclables, tourne-à-droite vélo, etc) sont vécus par les automobilistes comme par certains cyclistes comme très dangereux. Si ils existent, c’est pas pour rien… et les statistiques de la Sécurité Routière sont là pour le montrer. Du reste, j’ai coutume de dire que une fois que j’ai mis mon gilet fluo sur mon dos et allumé mes feux (de jour comme de nuit, grâce au nec plus ultra de l’éclairage vélo à savoir la dynamo dans le moyeu), outre ma vigilance de chaque instant, ce qui réduit mon risque d’avoir un accident sur la route, c’est de convaincre le plus possible d’autres gens d’enfourcher leur vélo. C’est un peu ce que je fais là, et c’est ce que je fais régulièrement au sein de l’association cycliste dont je suis secrétaire.
Aide à la remise en selle
Si tu n’es pas très à l’aise sur la route à vélo (et ça peut se comprendre !) je t’invite d’ailleurs à contacter une des associations cyclistes affiliées à la FUB la plus proche de chez toi. Ils font certainement comme nous des séances d’accompagnement et de remise en selle, voire ils ont une vraie “vélo-école” pour apprendre à faire du vélo en toute sécurité. Mais l’important est de retenir que plus il y a de cyclistes sur la route, moins il y a d’accidents impliquant des cyclistes. Ca se vérifie partout dans le monde et la tendance actuelle est très favorable.

Certains média communiquent sur le nombre d’accidents qui augmente ces dernières années. Mais cette augmentation est bien plus faible que celle du nombre de cyclistes. Donc le risque d’accident (nombre d’accident par km parcouru) diminue. Et c’est ça qui est important. En terme de santé publique par ailleurs, l’impact des quelques accidents, parfois très médiatisés, est très largement compensé par l’amélioration de la santé de la population (que ce soit par l’amélioration de la santé des cyclistes comme pour la diminution de la pollution améliorant la santé de la population en général). Donc il ne faut pas avoir peur de faire du vélo et n’hésite pas à rejoindre l’asso la plus proche de chez toi pour de l’aide ou des conseils pour bien démarrer !
Le vol de vélo
Le vol de vélo a beau ne pas vraiment être une légende urbaine, c’est quand même un phénomène souvent fortement exagéré. Après ça dépend où et quand. Mais dans l’immense majorité des cas, respecter quelques règles simples suffit pour éviter le vol:
- ne pas avoir un vélo trop couteux (inutile pour des trajets quotidiens de prendre ton vélo de course en carbone avec toutes les options derniers cri !)
- avoir un bon antivol en U
- toujours attacher le cadre et la roue avant du vélo à du mobilier urbain fixe
- éventuellement faire marquer son vélo (désormais obligatoire pour les vélos neuf)
- attacher le vélo, même quand on en a pour 5 min (éventuellement avec un antivol de roue à verrouillage rapide)
Sauf cas particulier, le vol de vélo ne devrait pas te dissuader d’utiliser un vélo au quotidien. Il est cependant vrai que la nuit, il doit être bien garé et bien attaché. Ce qui n’est pas toujours facile selon où tu habites. Mais là encore, l’association affiliée FUB près de chez toi saura te conseiller. Il y a toujours des solutions.
La sueur et la météo
Ah encore cette idée qu’on va arriver trempé, de pluie ou de sueur, transis de froid, au bureau. Les idées tenaces ont la vie dure. Très souvent en hiver, on me demande à mon arrivée au bureau, presque par compassion, si ça n’a pas été dur ce matin, vu qu’il fait froid…
Un froid sec est au contraire le meilleur moment pour faire du vélo ! Pour cela, il suffit d’être bien équipé et adopter la stratégie de l’oignon: démarrer bien couvert (surtout si comme moi tu démarres par une descente), surtout les extrémités (tête et mains!) et enlever des couches au fur et à mesure qu’on s’échauffe. Eh hiver, j’enlève 1 à 2 couches entre mon départ et mon arrivée. Ca retarde à peine. Et par ailleurs, on fait pas une course… inutile de foncer si tu as chaud. Tu lèves le pied, tu vas un peu plus doucement. Et tu arrives dans un état présentable !
Quand à la pluie, j’ai toujours avec moi un imperméable, haut et bas. En général dans mes sacoches. Dans ma ville réputée plutôt humide, je compte sur les doigts des deux mains le nombre de fois où je les sors chaque année… C’est pas parce que la journée s’annonce pluvieuse qu’il va pleuvoir pile au moment où tu vas monter sur ton vélo… et si tu es équipé (et je te conseille de l’être), ça ne sera pas un soucis.
Bref, encore une fois, il existe des solutions et pas de fatalités…
Le temps
Le vélo vraiment plus lent ?
Ah… le mirage de notre société dopée à l’instantané… En tant que Moustachien, tu dois apprendre à prendre ton temps. Du reste sur un trajet de quelques km (ce vers quoi tu dois tendre), le vélo ne sera pas significativement plus long que la voiture. Surtout si tu dois compter le temps pour te garer (d’un côté comme de l’autre). Sans parler des éventuels bouchons… Pour ma part mon trajet actuel domicile-travail met 15 min. 17 les pires jours (comme récemment avec de la neige…). En voiture, ça serait probablement 10 à 12 min en temps normal… Mais parfois nettement plus… peut-être 30 à 40 les mauvais jours… Et encore, j’habite une petite ville dont beaucoup de Parisiens rêveraient d’avoir à affronter nos “bouchons” au quotidien ! C’est d’ailleurs ce que je me tue à dire à quelques collègues qui râlent dès que ça ralentit un peu le matin !
Globalement, le vélo a une vitesse moyenne très proche de celle de la voiture en ville.
Par ailleurs, si on cherche à aller un peu plus loin… et en tant que Moustachien, je t’invite à le faire, on peut se demander combien d’heures par an représentent nos déplacements domicile-travail en voiture. Ensuite y ajouter le nombre d’heures par an qu’il faut travailler pour payer la dite voiture… et comparer ça au temps que ça prend à vélo (à coût proche de 0)… On est souvent surpris du résultat.
La voiture coûte du temps
Imaginons quelqu’un au SMIC qui a 10 min de voiture au lieu de 20 min à vélo et dont la voiture coûte 1000€ par an. Tout compris entre l’essence, l’assurance, la dépréciation du véhicule, parking, etc. C’est une marge très très basse. En pratique, on tourne facilement à nettement plus. Le budget moyen est à 6000€. Mais admettons que la voiture ne serve pas que à aller travailler donc prenons cette valeur comme “quote-part” des trajets domicile-travail. 1000€ par an font un eu plus de 120 heures de travail (le SMIC horaire net est à 7,89€ en 2021). Il y a environ 200 jours par an de travail donc à la grosse, ça fait plus de 30 min par jour… Chaque jour ce salarié travaille donc 30 min juste pour se payer sa voiture… à comparer au 2x10min=20min qu’il économise en prenant sa voiture au lieu d’un vélo…
On peut évidemment refaire le calcul dans tout un tas d’autres conditions… mais il est rapidement très clair que pour des salaires “normaux”, le coût de la voiture n’est pas négligeable par rapport au temps qu’elle est sensé faire économiser… Alors le temps soit disant gagné est tout à fait relatif…
Et pour toi, ça donne quoi ?
Cher ami(e) moustachien en devenir (ou déjà établi!), j’espère t’avoir convaincu(e) si cela était encore nécessaire !
Au plaisir!