Le crowdlending en France

Le crowdlending, de quoi s’agit-il ?

En français le “Prêt par la foule”, couramment appelé Crowdlending se distingue du plus connu “Financement par la foule” (ou Crowdfunding) dans la mesure où le premier correspond à un prêt d’argent d’un certain nombre de prêteurs particuliers à une entreprise (en général) là où le second, son grand frère correspond plus généralement à un don, éventuellement associé d’une contrepartie souvent en nature. Dans les deux cas, l’entité qui recherche des fonds s’adresse à un intermédiaire, une plateforme de financement participatif, qui va diffuser sa recherche.

En quoi le crowdlending a t’il un intérêt ?

Je vois principalement 2 intérêts au crowdlending du point de vue de ma recherche d’indépendance financière.

Financer l’économie réelle

La première est de financer par ce biais l’économie réelle. On finance par cette méthode des projets concrets, précis, bien plus que par l’achat d’un portefeuille d’actions (a fortiori des fonds indiciels comme je le recommande). On peut choisir les projets, les secteurs, le type d’entreprise que l’on souhaite financer. De plus, comme nous allons le voir, les différentes plateformes existantes ont pour certaines des spécificités bien particulières : certaines financent les énergies renouvelables, d’autres sont spécialisées dans l’immobilier, d’autres des PME innovantes, ou au contraire plus généralistes.  Cet intérêt là répond à mon souhait de contribuer activement, dans ma quête d’indépendance financière, à l’économie du pays.

Un rendement correct pour un risque complémentaire des actions

La seconde, c’est que c’est un placement dont le risque est de nature différente à celui des actions. Les taux sont fixes et les prêt de relativement courte durée (3 mois à 6 ans dans la majorité des cas). Les taux vont de 2% (PGE ou “Prêt garanti par l’État” notamment) à 10% (par exemple sur les opérations de marchands de bien dans l’immobilier). Les prêts sont soit amortissables (remboursement trimestriels ou mensuels incluant les intérêts et une partie du capital), soit “in fine” (ou prêt “bullet”. Le remboursement du capital étant alors en intégralité à la fin du prêt. Et les intérêts sont versés soit par mensualités, soit trimestriels, soit annuels, voire en même temps que le remboursement final)

Le risque principal étant le défaut de l’emprunteur (dépôt de bilan ou autre). Mais il y a aussi le risque de liquidité. Il est difficile voire impossible de revendre ses investissements sur un marché secondaire. Il n’existe en effet tout simplement aucun marché secondaire. En d’autres termes, quand tu as prêté ton argent à une entreprise, ta seule possibilité est d’attendre la ou les échéances contractuelles pour être remboursé et toucher les intérêts prévus. C’est évidemment nettement moins liquide qu’une action. Mais la volatilité (variabilité de la valeur de l’actif) est moindre. Bien utilisé, notamment en combinant un grand nombre de prêt auprès d’un grand nombre d’entreprises indépendantes et de secteurs différents, on peut réduire le risque de défaut et en même temps apporter un revenu différé et assez fortement prévisible. Ce que ne permet pas un portefeuille d’action.

Avantages et inconvénients

Personnellement, j’investis dans le crowdlending depuis 2018 et pour l’instant, crise covid incluse, mon taux de rentabilité annuel réel net d’impôt et de défauts est plutôt bon: plus de 5% (calculé par la méthode des quinzaines comme pour le livret A).

Un gros inconvénient à mon sens, réside justement dans l’absolue nécessité de diluer son investissement dans un nombre très important de projets différents. En d’autres termes, si tu as par exemple 10000€ à prêter, il est de très loin préférable de prêter 100€ à 100 projets différents, plutôt que 1000€ à 10 projets différents. Et cela nécessite:

  • D’être présent et actif sur plusieurs plateformes
  • D’être réactif (sur certaines plateformes, les projets partent en quelques secondes!)
  • D’y passer du temps (cela prends pas mal de temps de suivre autant de projet, avec chacun leur dates d’échéance, etc). Bien plus de temps que de gérer un portefeuille de fond indiciel…

Je me suis créé pour cela un outil excel pour suivre mes investissements. Je te le mettrais à disposition prochainement.

Par ailleurs, il y a évidemment, comme dans tout investissement à risque, le risque de perdre tout ou partie du capital. Il faut, encore une fois, le rappeler… Aussi je recommande de ne pas investir plus de 10% de son patrimoine dans ce type d’actifs.

Quelles sont les plateformes que j’utilise

Tout d’abord un petit “disclaimer”: je ne suis pas conseiller en investissement participatifs. Ces plateformes le sont. Je ne recommande pas telle ou telle plateforme ni n’incite à éviter telle autre. Je donne juste mon ressenti d’utilisateur sur les seules plateformes que j’ai utilisé (et que j’utilise). Il t’appartient, comme à chaque fois, de prendre tes propres décisions en matière d’investissement.

Cependant, si ma présentation d’une plateforme te plaît, et que tu décides de t’y inscrire et d’y investir, je t’indiques également pour chaque plateforme mon lien ou code de parrainage. En général, le parrain comme le filleul gagne un petit avantage pécunier dans l’opération donc c’est gagnant-gagnant !

Logo Plateforme Commentaire
WeShareBonds

Code parrain:
Inclus dans le lien

WeShareBonds est une plateforme que j’apprécie beaucoup. Elle a jusqu’à présent un excellent résultat puisque je n’ai connu aucun défaut sur une vingtaine de prêts en cours chez eux. Les projets se remplissent raisonnablement vite (bon compromis entre “ça va trop vite, je n’ai pas le temps d’investir” et “on investit et l’argent dort tant que le projet n’est pas clot”). Ils proposent aussi un robot investisseur (WeBot) que l’on peut configurer pour investir automatiquement pour nous dans les projets qui respectent les critères qu’on lui aura donné. J’apprécie également leur mode de fonctionnement. Dernier avantage : c’est aujourd’hui une filiale de la Banque Postale, ce qui donne un gage de sérieux. Un seul inconvénient : depuis fin 2020, WeShareBonds a remonté son ticket minimum à 1000€ pour les nouveaux investisseurs. Ce qui en fait une plateforme nettement moins accessible aux nouveaux, si l’on veut respecter le critère de diversification, à moins d’avoir déjà un gros pactole à investir.
Miimosa

Code parrain: GGZFJG8K

Miimosa est à la fois une plateforme de crowdfunding (on peut donner de l’argent à des projets, éventuellement avec contrepartie en nature) et de crowdlending. Elle est spécialisé dans l’agriculture et l’agroalimentaire et ne finance que des exploitations agricoles ou des ateliers de transformation ou de vente agroalimentaires. C’est une des choses qui me plaît chez eux. Les taux sont plus faibles mais j’accorde une importance à l’avenir de nos agriculteurs, notamment ceux qui ont une démarche environnementale sincère (bio, circuits courts, transformation à la ferme, terroir) et cette plateforme me permet de contribuer à cet effort.
LesEntrepreteurs

Code parrain: PARRAIN207066

LesEntrepreteurs est une plateforme essentiellement généraliste. J’y investis régulièrement depuis 2018 et je n’ai pour l’instant à déplorer aucun défaut chez eux. Les projets sont très diversifiés. Mais ils ont aussi comme spécialité une forme d’affacturage qui permet des rendements intéressants (7%) avec relativement faible risque. Ils ont aussi des projets en loi Girardin (une forme de défiscalisation sur laquelle je ne donnerais aucun avis)

Exemple d’investissement réalisé sur LesEntrepreteurs :

Financement d’un installateur de pompes à chaleur

MyOptions

Code parrain:
Pas de parrainage

MyOptions est un challenger intéressant dans le domaine du crowdlending. De mon point de vue, c’est là que les projets les plus innovants sont présents. Par ailleurs, originaire de la région rennaise, les projets sont souvent localisés dans le Grand Ouest (mais aussi Paris). Donc dans mon environnement proche. Donc ça me plaît. Malgré la jeunesse des entreprises financées ils ont visiblement pour l’instant un carnet vierge de défaut et les taux sont très attractifs pour le prêteur. C’est une de celles qui a visiblement les frais les plus faibles pour les emprunteurs, ce qui se ressent mécaniquement sur les taux versés aux préteurs. Depuis 2020, ils permettent aussi le crowdequity (financement sous formes d’actions non cotées) qui peut être aussi intéressant.
Enerfip

Code parrain: FD37PARRAIN

Enerfip est une filiale d’EDF. C’est une plateforme d’investissement participatif dans les énergies renouvelables, et aussi plus rarement (mais plus intéressant à mon goût) dans les économies d’énergie. Le revers de la médaille, c’est que la plupart des projets sont fléchés géographiquement. Bien souvent, seuls les prêteurs habitant les départements conservés ou limitrophes des projets peuvent souscrire. Mais bon… il y en a de temps en temps qui sont ouverts à tous et ils préviennent par mail quand on est éligible à un projet.

Exemple d’investissement réalisé sur Enerfip :

Les moulins de Cambou

Lendosphere

Code parrain:
Pas de parrainage

Lendosphere est également une plateforme d’investissement participatif dans les énergies renouvelables. Les projets français sont aussi très majoritairement fléchés géographiquement mais ils proposent aussi parfois des projets à l’étranger (d’entreprises françaises qui développent des projets ENR, notamment en Afrique). Ce qui, toujours de mon point de vue, est particulièrement intéressant. Un panneau solaire sera toujours mieux installé au Sahel que chez nous !

Exemple d’investissement réalisé sur Lendosphere:

Unité de méthanisation des Erables

Lendopolis

Code parrain:
Inclus dans le lien

Lendopolis est aussi une filiale de la Banque Postale, et est aussi désormais exclusivement consacrée aux énergies renouvelables. Là encore les projets sont géographiquement réservés. Petite spécificité : certains projets sont sous forme d’actions non cotées et d’autres d’obligations convertibles. Il faut faire attention.
October

Code parrain:
Inclus dans le lien

Avec October (anciennement Lendix), on arrive sur le leader du crowdlending en Europe. Les projets sont généralistes et ils arrivent de toute l’Europe. Je dois avouer être relativement déçus car un défaut majeur après moins de 6 mois sur une entreprise pourtant vantée comme fiable et à faible risque a fortement réduit ma confiance en eux. Je continue donc d’investir chez eux mais avec beaucoup plus de prudence.
Credit.fr

Code parrain: P30411

Credit.fr est le plus gros concurrent d’October semble-t’il et le nombre de projet proposés est très important. C’est très généraliste et cela va de la TPE qui emprunte 20000€ à la relativement grosse entreprise qui emprunte plus d’un million… Quand je regarde les taux de défaut, je constate que c’est là qu’il sont, pour moi, les plus élevés. Mais c’est surtout parce que j’ai financé auprès d’eux un certain nombre de restaurants. Activité très à risque (même avant la Covid) donc ce constat ne leur rend pas justice.
Look&Fin

Code parrain:
Inclus dans le lien

Look&Fin est la plateforme belge de référence. Elle propose aussi des prêts en France. Ils sont souvent très intéressants. La grosse difficulté, c’est d’arriver à prêter ! La quasi totalité des projets sont complets en quelques secondes. On a beau connaître l’heure d’ouverture à l’avance, il faut être sur les starting blocs ! Autre bémol : le ticket minimum est à 500€. Mais les prêts sont toujours d’excellente qualité.
Investbook

Code parrain: INVESTBOOK-1531

Investbook privilégie très clairement la qualité sur la quantité: très peu de projets, tickets minimum à 500€ mais derrière, ce sont de beaux projets innovants et avec peu de défauts. L’inconvénient c’est que ça va un peu à l’encontre de la stratégie logique de diversification. Mais certains projets en valent la peine

A noter que j’utilise aussi Bolden mais cette plateforme est en cours d’extinction (plus de nouveaux projets accessibles aux particuliers depuis plusieurs années)