A quoi ressemble une retraite (très) anticipée ?

J’ai commencé à réfléchir très sérieusement à arrêter de travailler très tôt. C’était il y a environ 4 ans. C’est quand j’ai découvert Mister Money Moustache. J’ai alors compris le vrai potentiel de mon indépendance financière. Cependant, cela faisait de nombreuses années que je me disais que je ne travaillerais pas comme je le faisais alors « toute ma vie ». Alors comment préparer sa transition ?

Indépendance financière : Avoir le loisir de prendre son temps...
Indépendance financière : Avoir le loisir de prendre son temps…

L’indépendance financière n’est plus un tabou

En discutant du sujet avec mes amis et collègues, je me suis vite rendu compte que même si j’étais à peu près le seul à poursuivre l’objectif de m’arrêter de travailler très tôt, en parler n’était finalement pas si tabou que cela. Les langues se délient et jusqu’à présent, avant comme après le cataclysme « covid », je sens bien que l’idée même n’est plus totalement étrangère. La plupart des gens sont encore très loin d’être financièrement indépendant (quel que soit leur âge), mais le fait que ce soit faisable ne semble plus impossible.

Fin 2011, il y a donc presque dix ans déjà, Mister Money Moustache écrivait qu’au milieu des années 2000, dans ses dernières années de salariat, le fait même d’évoquer l’idée parmi ses collègues ne rencontrait qu’un rejet unanime :

« Tu n’aurais jamais assez d’argent pour tenir ! »

Ou bien

« J’aime l’idée, mais ma femme n’accepterait jamais un tel mode de vie »

Ou encore

« C’est peut-être possible pour certaines personnes. Mais moi j’ai des enfants à élever ! »

Depuis, même en France, de l’eau semble avoir coulé sous les ponts !

Au USA, c’est presque devenu “Mainstream”

Aujourd’hui aux Etats-Unis, le mouvement FIRE (Financial Independance – Retire Early) a pris une ampleur insoupçonnée. Tout comme tout plein de dérivés aux noms ou acronymes cryptiques ! Leur système de retraite (et bien d’autres éléments de la vie quotidienne) est bien différent du nôtre évidemment. Et il est un peu plus « responsabilisant ». Dans le sens où chacun se prend (ou pas) par la main. Pour le meilleur… et pour le pire… Mais le résultat a permis de faire émerger la réflexion sur la retraite anticipée (vraiment anticipée…).

Aussi des groupes d’échange, sur les réseaux sociaux ou ailleurs se sont montés très tôt. Ils n’ont, à ma connaissance, pas leur équivalent en Europe ou en France. Avec une simple recherche sur le sujet sur Facebook, tu trouveras des dizaines de groupes actifs en anglais. Certains ayant plusieurs dizaines de milliers de followers…

En France, l’indépendance financière malgré tout confidentiel

Mais rien de tout cela en Français. Du moins je n’ai pas trouvé. Pourtant, je suis certain qu’il y a aussi chez nous des gens qui sont financièrement indépendants. Ou qui s’en approchent. De part leur travail passé j’entends. Je ne parle évidemment pas du fils ou de la fille à Papa qui vit de la fortune héritée, de palaces en yachts et de yachts and jets privés… C’est une partie de ce qui me motive à écrire ce blog. Je caresse l’espoir d’une part de convaincre quelques personnes de franchir le pas. Pour une vie meilleure, pour eux, pour leurs proches… et pour la planète… Et d’autre part, fédérer des convaincus et créer un lieu d’échange et de partage.

Alors pour contribuer à cela, essayons de voir à quoi il faut s’attendre une fois « retraité ». Mister Money Moustache a plusieurs fois écrit sur la représentation qu’on s’en fait avant versus pendant. Je te propose de regarder ensemble ce qu’un retraité expérimenté comme lui peu conseiller à un Moustachien tout jeune retraité comme moi. Et je te livre mes impressions sur ce qu’il en dit…

Alors la “retraite”, ça ressemble à quoi ?

Parmi les choses qui étaient telles qu’il se les imaginaient:

Fini le réveil-matin !

Indépendance financière : Adieu réveil matin !
Adieu réveil matin !
Mister Money Moustache :

On arrête vraiment d’utiliser un réveil le matin. Et on rigole un grand coup quand quelqu’un te demande d’être quelque part avant 9h du matin. Non pas que cela pose le moindre problème de se lever tôt pour faire quelque chose d’amusant ou utile. Mais en général, la bonne productivité devient quelque chose  qui peut attendre à “après un bon petit-déjeuner”.

L’avis du Moustachien :

Je serais volontiers d’accord avec lui sur le fait d’arrêter d’utiliser un réveil. Je n’ai d’ailleurs plus de montre depuis maintenant 1 an (et le 1er confinement). Cela dit, j’ai 3 enfants. Donc immanquablement, quel que soit le jour de la semaine, week-end ou pas, l’un d’eux (quand c’est pas les 3) va forcément débarquer assez tôt. Que ce soit pour réclamer à manger ou quoi que soit d’autre. Actuellement le premier mot que j’entends en général le matin, c’est “Léééééé”… En pratique, l’école du grand aura beau être fermée les 3 prochaines semaines, reconfinement oblige… je ne pense pas que l’on pourra se passer vraiment de réveil en semaine avant un sacré bout de temps. Cela dit, je reste d’accord sur “à peu près tout peut attendre à après un bon petit-déjeuner !” (sauf peut-être la couche qui a explosée dans la nuit !)

Plus de vacances !

Indépendance financière : Plus de vacances !
Plus de vacances !
Mister Money Moustache :

On prend bien plus de vacances qu’avant. Même si justement on ne les compte plus vraiment. Lorsque j’étais salarié, je me sentais un peu comme le boss lorsque j’avais droit à 4 semaines de congés payés par an. Cette année (en 2011), j’ai l’impression d’avoir peu voyagé. Mais en additionnant tout, ça monte à à peu près 10 semaines. Et on va ajouter un voyage le week-end prochain. De même, lire, bien manger, faire suffisamment d’exercice, et tant d’autres choses que tu pensais que tu ferais lorsque tu aurais assez de temps… ça ça devient vraiment la réalité !

L’avis du Moustachien :

Là encore, je suis assez d’accord. Cependant, MMM aime beaucoup les voyages. Et tout particulièrement, les voyages assez lointain, en avion évidemment. A l’inverse, bien qu’ancien pilote amateur et passionné depuis tout petit par les avions, je ne prends plus l’avion pour les déplacements perso depuis environ 15 ans. Et pratiquement jamais non plus pour les déplacements professionnels. Tout du moins, j’évite au maximum.

Ne pas prendre l’avion !

En effet, l’avion pollue énormément. C’est d’ailleurs probablement la manière la plus rapide d’exploser son quota raisonnable d’émission de gaz à effet de serre. Un aller simple en classe éco Paris-New-York et tu as grillé en 8 heures ton quota annuel (environ  460 kg de carbone ou 1,64 tonne de CO2). Je te parle même pas d’un aller et retour… Non, tu restes là bas… (et tu manges des pates crues et tu vis sous la tente sans rien faire tout le reste de l’année…). Et encore moins en Business ou First… non, tu n’as droit qu’à la bétaillère “à ce prix-là” !

Mais prendre son temps !

Donc non, personnellement, les voyages, c’est rare, et c’est à vélo ou en train et ferry. Mais là où je le rejoint, c’est sur le temps que je compte prendre pour justement voyager (dans le sens aller d’un point A à un point B en m’intéressant à tout ce qu’il y a entre les 2, et non aller à B le plus vite possible). Bon… on sera toujours un peu contraint par les vacances scolaires et les congés de Madame… Mais on abandonne pas l’idée d’une longue année de voyage à vélo à travers l’Europe (ou plus), d’ici quelques années, quand les enfants auront l’âge d’en profiter !

Et qu’on se rassure, d’ici-là, il y a tellement de belles choses à découvrir à deux pas de chez nous qu’on est pas prêt de manquer d’idée de vacances !

Enfin pour ce qui est de prendre le temps de lire, et de faire toutes ces choses qu’on repousse par manque de temps, je compte bien m’y atteler très vite. J’ai repris la lecture depuis un peu plus d’un an. J’emmène le grand dévaliser la bibliothèque municipale à peu près une fois par mois et j’en profite aussi… Et Madame m’a demandé d’enfin ranger le sous-sol et les garages ! Promis, je m’y attèle dès la fin de la rénovation en cours !

Fini les “bullshit jobs” !

Indépendance financière : Adieu les tâches inutiles !
Adieu les tâches inutiles !
Mister Money Moustache :

Quel bonheur de ne pas avoir à se farcir les embouteillages et les tracasseries du bureau, les revues de performance ou les tâches ingrates et bien souvent inutiles ! Ca, ça reste ! Je pensais aimer mon boulot à l’époque. Mais maintenant que j’ai arrêté, ça ne m’a jamais manqué. Pas un seul jour. Et je pense toujours à tout un tas de choses comme les telco rasoirs et je me dis “Pfiou ! Comme je suis CONTENT de ne plus avoir à faire ces conneries!”

L’avis du Moustachien :

Je n’ai jamais eu à me plaindre des embouteillages ni même tout simplement du temps à passer pour aller travailler. C’est tout l’avantage d’être à vélo ! En plus de faire quotidiennement ta dose d’exercice, tu n’es jamais bloqué derrière le pare-choc du type de devant. Et même si ça prend un peu plus de temps (ce n’est pas toujours le cas d’ailleurs… c’est presque toujours un temps agréable (sauf quand tu dois te coltiner des automobilistes dangereux à côté !).

Par contre, pour la lourdeur administrative et l’inutilité d’un grand nombre de tâches aujourd’hui considérées comme indispensables dans la plupart des boulots tertiaires, là, je le rejoins totalement. Quand aux réunions interminables et bien souvent totalement inutiles, ça c’est sur, ça ne me manquera pas non plus ! Bien sur que j’en aurais encore ma dose de temps en temps. Mais qu’en j’en aurais marre, je dirais clairement “Ca suffit”… Cela dit, je ne me suis jamais vraiment privé de le dire professionnellement ces derniers temps non plus !

Et aussi les choses qui sont finalement assez différentes de l’idée qu’il s’en faisait :

On est toujours très occupé !

Mister Money Moustache :
Indépendance financière : On trouve toujours à s'occuper !
On trouve toujours à s’occuper !

On est toujours occupé. Et même TRES occupé. Souvent dans des domaines très variés et imprévisibles.

Vu que tu es prêt à quitter un job bien payé, c’est que tu es certainement quelqu’un de plutôt enclin à sortir des sentiers battus. Et comme tu es un lecteur de MMM et du Moustachien, c’est que tu as plutôt un esprit naturellement curieux. Tu aimes lire et tu es bon dans ce que tu entreprends. Quand tu quittes ton boulot, tu ne vas donc pas rester les bras croisés sans rien faire dans ton canapé et mettre les doigts de pied en éventail pour le reste de ta vie.

Tu prendras certainement quelques mois de repos – bien mérités. Mais à un moment donné, tu auras besoin de faire à nouveau des choses. Peut-être que ce sera une activité artistique, musicale ou même écrire. Peut-être que tu travailleras avec des gens d’une façon ou d’une autre. Mais je serais très étonné d’apprendre que quelqu’un qui s’est construit tout seul sa propre retraite anticipée, s’est tout simplement arrêté de faire quoi que ce soit.

Cependant, le problème avec avec le fait de “faire des choses”, c’est que c’est souvent qualifié de “boulot”. Et tu finis immanquablement par être payé pour, au moins pour une partie. Que tu le veuilles ou non. Comme cela arrive assez souvent, bon nombre de “retraités” se rendent compte qu’ils utilisent finalement bien moins le produit de leurs économies qu’initialement anticipé. Et en fait, ils continuent à augmenter leur patrimoine (et donc leur réserve financière) plutôt qu’à taper dedans…

L’avis du Moustachien :

Sur ce point, je n’ai aucun de mal à croire MMM… Je me connais. Je suis incapable de “ne rien faire”. Alors certes, j’apprécie de prendre mon temps pour faire un certain nombre de choses. J’apprécie aussi de rester dans mon lit le matin (trop…). Mais au final, je me trouve toujours une activité… Écrire ce blog, révoner un appart, filer un coup de main à des amis ou à des adhérents de mon association… Donner (beaucoup) de temps à mon association aussi… Et aussi me lancer dans des projets enthousiasmants (dont certains ma rapporteront – ou non – des sous). Sans oublier (oui vraiment, il faut pas que je les oublie…) mes enfants, ma compagne, ma maison. Et plus généralement ma famille. Ca paye pas en monnaie sonnante et trébuchante. Mais indéniablement ça paye admirablement mieux !

Donc en effet, même si j’ai clairement mis ceintures et bretelle avant de finalement décidé de raccrocher mon tablier vis-à-vis de mon job pépère et bien payé, je suis à peut près certain que je taperais pas ou marginalement dans notre patrimoine accumulé pour vivre au quotidien. Du moins dans les – au moins – 20 prochaines années si tout va bien. Et d’ici-là, il a aura largement eu le temps de continuer à grossir bien au-delà de nos besoins.

Une activité très variable

Mister Money Moustache :
Indépendance financière : Savoir alterner repos et travail intense
Savoir alterner repos et travail intense

Le travail et le niveau d’activité varie énormément d’un mois à l’autre.

Nos ancêtres vivaient une vie pleine de changements. Des chasses homériques, des périodes de découvertes et d’inventions. Et des migrations défiant la mort… Mélangées à des temps d’orgies gargantuesques et de paresse. Et bien entendu plein d’autres de famine.

Dans notre monde moderne au contraire, les choses sont bien différentes car tout est arrangé autour d’un système productif industriel avec des flux entrants et sortants parfaitement ajustés. Je crois que c’est un rôle quelque peu contre naturel pour des humains. Surtout quand on parle d’activité de 40 heures (et même 35) par semaine.  Se relâcher de temps en temps au boulot peut ressembler parfois à une période de repos. Mais en contrepartie d’un salaire, cela peut-être particulièrement stressant car au fond de toi, tu sais que tu ne donnes pas le meilleur et tu te mens à toi même sur ta productivité réelle tout en hypothéquant une augmentation potentielle.

A la retraite par contre, il y a des moments où un projet te tient éveiller toute la nuit. Où alors tu vas travailler encore plus dur qu’un salarié de bureau payé à coup de fouet. Mais il y a aussi d’autres moments où tu auras peu de choses sur le feu, et où tu feras accompliras moins de choses. C’est un peu comme des week-ends rallongés pour une personne non-retraitée. Ces moments de paresse sont les plus dangereux car, si tu n’est pas challengé, tu vas finir par te sentir fatigué et insatisfait de ta vie. Ce qui te fera renoncer à démarrer quoi que ce soit d’un peu exigeant. Et ça, c’est le début d’une spirale descendante qui te conduit à rester assis sans fin devant un ordinateur à jouer à des jeux vidéos. Avec en plus le teint pale et une tendance croissante à l’embonpoint…

L’avis du Moustachien :

Encore une fois, je pense que MMM voit particulièrement juste. En plus, cela correspond parfaitement à mon caractère personnel. J’ai besoin de changer de rythme souvent. D’alterner entre périodes de travail intense (où je peux ne pas manger de toute une journée, ou bien veiller une nuit entière sur un problème qui m’anime) et périodes de relative paresse où je vais laisser laisser le temps passer tranquillement. J’ai aussi besoin de passer d’un sujet à l’autre. Sans la contrainte de devoir absolument ne faire qu’un seul type d’activité encore et encore. C’est ma principale attente dans les activités que je vais mener à partir de maintenant : la diversité dans mes activités quotidienne.

Quand au diagnostic posé sur la spirale descendante, je l’admets totalement. Lorsque je me suis retrouvé 6 semaines cloué chez moi suite à une fracture l’année dernière (et avec de grosses difficultés pour ne serait-ce que changer de pièce, en particulier au début), j’ai très bien vu ce que cela voulait dire… Couplé à un confinement par la suite, j’avais pris pas mal de kilo en quelques mois… Alors que ces derniers temps, j’ai réalisé une trentaine de jours de travaux intenses en 2 mois dans l’appartement que je rénove. La plupart sans manger le midi car, couvre-feu oblige, je maximisais mes heures productives en journée. Et j’ai reperdu ces kilos superflus. A l’avenir, j’espère avoir appris de ces mois immobilisés. Je croise les doigts pour ne plus me casser quoi que ce soit !

Toujours trop occupé…

Mister Money Moustache :
Gérer son temps : le problème reste entier !
Gérer son temps : le problème reste entier !

Tu finiras toujours par être “juste un petit peu trop occupé” la plupart du temps.

Il y aura toujours quelque chose de plus intéressant que tu pourrais faire de ton temps. Et quelque soit l’effort que tu mettras à avancer de ton mieux sur ta liste de choses à faire, tu continueras à te dire que tu n’es pas à la hauteur ! A cause de cela, tu continueras à renoncer à des opportunité de vacances ou décliner des invitations à divers évènements. Ou bien tu laisseras tomber des choses que tu aurais aimé faire, parce que tu craindras de ne pas avoir le temps de les réaliser. La gestion du temps est toujours un challenge, même quand on a plus de temps pour faire les choses parce qu’on a plus un boulot au quotidien.

L’avis du Moustachien :

Ce point-là ne me surprend pas tellement. Encore une fois, je me connais. Et la nature a horreur du vide comme dit l’adage… De plus, cela fait plusieurs années maintenant que je suis à temps partiel sur mon boulot “principal” donc je sais très bien comment ça se passe ! A la retraite ou pas, les journée ne feront toujours que 24h… Sur ce point, je vais donc devoir progresser afin de réellement consacrer plus de temps à ma famille et ne pas me laisser happer par les projets, même si ceux-ci s’avèrent encore plus intéressants, utiles ou profitables qu’initialement imaginé !

Ne pas attendre la retraite pour changer sa vie !

Mister Money Moustache :
N'attends pas pour être toi-même
N’attends pas pour être toi-même

Tu n’as pas besoin d’attendre la retraite pour avoir une vie meilleure.

Pour chaque salarié d’entreprise qui n’aime pas son job, il existe un Moustachien satisfait de son boulot. Si tu as un job qui te plaît autant que certains aiment enseigner ou soigner des gens, ou comme moi j’aime construire des choses, alors tu n’auras jamais besoin de le quitter.

Donc tu as une option qui consiste à changer dès maintenant de boulot. Commences à chercher. Envoie des CVs. Passes des coups de fils. Actives ton réseau. Tu seras surpris de la maîtrise que tu peux déjà avoir sur ta propre situation.

Même si tu es convaincu que tirer encore 2 ans de plus de ce boulot qui t’emmerde mais avec un salaire annuel à 6 chiffres si tu as cette chance (Note du Moustachien : courante pour un ingénieur aux USA, moins en France, pour plein de raisons, la première étant que les salaires ne se comptent pas pareil) te permettras d’être indépendant un petit peu plus tôt, tu peux toujours faire d’autres changements. Essaye de travailler à temps partiel, ou de travailler en partie de chez toi (2ème note: cela a été écrit 10 ans avant le covid…). Ou bien change de poste dans la même boite. Écris une liste de toutes ces choses que tu feras lorsque tu seras retraité… et au lieu d’attendre, commence par en faire au moins certaines dès maintenant !

L’avis du Moustachien :

Le Moustachien satisfait de son boulot, c’est ce que MMM appelle un SWAMI (“Satisfied Working Advanced Mustachian Individual”). C’est à dire un Moustachien qui n’a pas besoin de travailler pour payer ses dépenses. Mais qui continue néanmoins de travailler parce qu’il/elle a la chance (ou qu’il/elle a choisi) d’avoir un travail qui lui plaît vraiment. Je reviendrais sur ce concept car il me plaît énormément et c’est par exemple le cas de ma compagne.

Accessoirement, pour la petite histoire, j’ai découvert au travers d’un roman que je suis en train de lire (Ésaü, de Philippe Kerr – très bien comme bouquin soit dit en passant. Et plus généralement excellent auteur de romans policiers), que le mot “Swami” est en fait un vrai mot. Un mot sanskrit qui signifie “propriétaire”, “maître” ou “seigneur”. Le titre est donné à des personnes reconnues comme des maîtres ou des instructeurs spirituels dans la religion hindoue. Je ne sais pas si le jeu de mot est intentionnel de la part de MMM. Probablement que oui… ou pas. Mais en tout cas, l’acronyme est particulièrement bien trouvé !

La retraite: s’y préparer longtemps à l’avance…

Pour en revenir à l’enseignement de ce paragraphe, grâce notamment à mes lectures de MMM (mais pas uniquement), je pense avoir plutôt bien appréhendé ce point-là dans mes années préparatoires de ma retraite. Je suis à temps partiel depuis longtemps (à 80% depuis plus de 5 ans, puis 50% depuis un an et demi). Mon chef a d’ailleurs noté la continuité et la logique de mes objectifs professionnels lorsque je lui ai annoncé mon départ. De plus, j’ai pris le temps de me construire une place dans mon association de cyclistes en tant que bénévole fortement impliqué depuis des années. Et quelques autres activités encore en cours où que j’avais mises en sommeil temporairement et que je reprendrais probablement volontiers si la situation le permet. Bref, j’ai largement anticipé et commencé à changer ma vie depuis longtemps (au-delà du fait d’avoir 3 enfants maintenant !)

Le plus important pour être indépendant financièrement c’est ton niveau de frugalité !

Mister Money Moustache :
Indépendance financière : Entraine ton muscle de frugalité !
Entraine ton muscle de frugalité !

Le plus important dans l’atteinte de l’indépendance financière, ce n’est la taille de la moustache (le magot). C’est la taille de ton muscle de frugalité !

Plus ton mode de vie est coûteux, plus longtemps il te faudra travailler pour amasser un portefeuille d’investissement. Dit autrement cela veut souvent dire que si tu as une addiction pour les grosses dépenses, et tu es probablement un tant soit peu frileux à l’idée de dépenser moins. Les gens avec cette peur sont sans fin obsédés au sujet du “taux de retrait sécurisé”. Ils en choisiront un qui garantie, quelque soit le timing des rendements futurs de leurs investissements et des récessions/dépressions à venir, qu’ils n’auront jamais à réduire leurs dépenses. Et en réalité, ils l’augmenteront en valeur absolue chaque année à due concurrence de l’inflation.

MMM suggère une approche opposée. Tout d’abord se rendre compte que tu as contrôle total sur tes désirs matériels et donc sur tes dépenses. Donc tu peux ajuster en fonction de ce que la vie te réserve. Si le prix du baril s’envole, tu ajusteras ton mode de vie pour acheter moins de produits et services très dépendants au pétrole. A l’inverse, en période de forte croissance économique (on ne sait jamais…), tu mettras religieusement de côté tes gains pour les années de vaches maigres. Si quelqu’un d’important pour toi a besoin de ton aide, tu pourrais très courageusement diviser par deux tes dépenses pour plusieurs années jusqu’à ce que tu ai fini de prendre soin de lui/elle. De tels changements ne sont qu’une autre forme de challenge. Et les challenges sont le moteur de ta vie. Tout le contraire de quelque chose que l’on fuit.

L’avis du Moustachien :

Étant avant tout arrivé à l’indépendance financière par la frugalité, bien avant d’avoir découvert MMM, je ne peux qu’être d’accord avec lui sur la question de la frugalité ! Avant de savoir quoi faire pour investir correctement le patrimoine qui me procure mon indépendance financière, chose que j’ai découvert en partie grâce à MMM, j’avais déjà – je devrais dire “nous avions”, ma compagne et moi – de très faibles dépenses. Comme on l’a vu, c’est en partie pour des raisons environnementales.

Je sais pourtant qu’une bonne partie de nos dépenses (pas loin de la moitié si on regarde 2020), ne sont en réalité pas contraintes et pourraient aisément être supprimées. Bien entendu, cela réclamerait certains sacrifices (nourriture bio, de qualité, quelques restaurants et loisirs, faire nous même le ménage et garder nos enfants => ça on le fait déjà contraints et forcés actuellement !). Mais si le jeu en valait la chandelle, ou bien si nous y étions contraints indépendamment de notre volonté, ce ne seraient pas des modifications catastrophique de notre mode de vie. Donc on y arriverait.

A l’inverse, ayant vraiment une marge conséquente entre ce que nous rapporte notre patrimoine et nos dépenses réelles, combiné au fait que nous n’allons pas réellement ne plus avoir aucun revenus professionnels, le risque est minime que notre situation financière se dégrade au point de nous obliger à faire ces sacrifices. Si c’était le cas, je crois bien que cela voudrait dire – et c’est malheureusement une possibilité – que l’économie en général serait dans un état vraiment catastrophique. Et ce durablement. Bref, nous aurions d’autres chats à fouetter. Et on serait loin d’être les seuls. Je dirais même plus : il est probable si ce n’est certain, que nous soyons plutôt à classer – encore une fois – parmi les “privilégiés”… Donc je ne m’inquiète pas vraiment de ce point de vue. Notre frugalité peut s’améliorer, mais nous l’entretenons déjà bien assez !

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